Stratégie de mise en oeuvre

Pour vous accompagner dans l’amorce et la progression de la démarche de RSU de votre université, l’AUF Asie-Pacifique vous propose une série de cinq étapes. Découvrez en quoi consiste chacune de ces étapes en cliquant sur les cercles de la figure ci-dessous :

1. Examiner la réglementation et se familiariser avec les cinq volets de la RSU

2. Faire le point sur les pratiques de RSU dans l’ université

3. Élaborer un plan d’action réaliste et adapté au contexte de l’ université

4. Mettre en œuvre les initiatives prévues et en réaliser le suivi

5. Faire connaître les engagements en RSU à l’interne et à l’externe

L’objectif de cet exercice est d’identifier les concordances, synergies et complémentarités existant entre les lois et règlementations générales et sur les universités en particulier, et les principes généraux de la RSU. Ce faisant, vous réaliserez surement que votre université est déjà engagée en matière de RSU. À titre d’exemple, au Japon, les universités doivent appliquer la Loi sur l’élimination de la discrimination à l’égard des personnes handicapées. Ce faisant, elles contribuent à l’ODD 10 sur la réduction des inégalités et font de la RSU!

L’objectif ici est de répertorier les pratiques de RSU que votre université met en œuvre de manière à voir quelles sont vos forces et faiblesses en matière de RSU. Pour ce faire, complétez l’outil d’auto-diagnostic disponible ici. L’objectif ici est de répertorier les pratiques de RSU que votre université met en œuvre de manière à voir quelles sont vos forces et faiblesses en matière de RSU. Pour ce faire, complétez l’outil d’auto-diagnostic disponible ici.

Maintenant que vous avez une idée claire des pratiques de RSU de votre université, vous pouvez envisager d’aller plus loin. Il est suggéré pour commencer de sélectionner des pratiques qui vous semblent rapides ou faciles à intégrer (par exemple des pratiques de niveau « élémentaire ») dans les volets qui vous semblent les plus accessibles. Une fois ces pratiques implantées, vous pourrez planifier la mise en œuvre d’un plus grand nombre de pratiques, dans chacun des volets de la RSU et si vous vous sentez prêts, de plusieurs niveaux. L’important est d’élaborer un plan d’action réaliste et adapté au contexte et aux ressources de votre université qui propose des objectifs et des cibles clairs en regard de pratiques pouvant être mises en place à court, à moyen et à long terme. Il est recommandé pour ce faire de consulter la communauté universitaire ainsi que sa collectivité riveraine.

Pour chaque pratique que vous envisagez d’implanter, il faut identifier une personne ou un groupe responsable, prévoir les ressources nécessaires, identifier un indicateur de succès et définir une échéance.

Il s’agit ensuite de mettre en œuvre les pratiques inscrites à votre plan d’action en mobilisant les ressources prévues et d’en faire un suivi régulier grâce à l’emploi des indicateurs préalablement identifiés. Sur cette base, il sera alors possible de dresser le bilan des réalisations de l’université en matière de développement durable.

Enfin, il s’agit de communiquer à vos parties prenantes les engagements de votre université en matière de RSU. Il est suggéré d’en faire mention dans les discours et documents officiels de l’université, et de structurer de façon périodique un rapport dans lequel seront consignés le plan d’action et les accomplissements de l’université pour la dernière année ainsi que ses objectifs pour l’année à venir. Le but de cet exercice est de rendre compte à vos parties prenantes des progrès de l’université et de sa volonté de s’améliorer de manière à les motiver à poursuivre leur collaboration et à inspirer de nouvelles collaborations.

La clé du succès : penser périodiquement la démarche de RSU de votre université et la mûrir dans une logique d’amélioration continue!

Défis et obstacles
Ces dernières années, de nombreuses universités à travers le monde se sont montrées enthousiastes à l’idée d’intégrer les objectifs de développement durable à leurs activités, et se sont rapidement et ouvertement positionnées en faveur de la RSU. En pratique toutefois, force est de constater que chez plusieurs d’entre elles, aucune démarche systématique de RSU ne s’est concrétisée. Il faut dire qu’en plus de manquer d’accompagnement, ces universités ont sous-estimé les défis et les obstacles d’une telle démarche. Découvrez ces défis et obstacles ci-dessous :

Les financements que reçoivent les universités d’Asie-Pacifique sont généralement peu élevés. Plusieurs prioriseront alors la réduction des coûts et chercheront à accroître leurs revenus. Ils remettront à plus tard l’entreprise d’une démarche de RSU. Ces choix peuvent aller à l’encontre de certains ODD. Par exemple, augmenter ses frais de scolarité peut avoir pour conséquence de limiter l’accès à l’éducation des moins bien nantis, ce qui nuit aux ODD 4 (accès à une éducation de qualité) et 10 (réduction des inégalités).

Plusieurs tâches vous attendent : 1/ constituer des canaux d’information inédits pour renseigner de nouveaux types de performance (le nombre d’inscription étudiants, la consommation d’eau, etc.); 2/ s’assurer de la fiabilité des informations colligées; 3/ initier la rédaction de nouvelles politiques; 4/ former et sensibiliser les membres de l’université; 5/ chapeauter des réflexions visant le changement; et 6/ mettre en place des mécanismes pour effectuer le suivi des initiatives implantées dans une perspective d’amélioration continue.

Chaque pratique de RSU susceptible d’être intégrée au plan d’action de l’université peut donner lieu à des résistances.

Certains employés souhaiteront peut-être moins s’impliquer dans la démarche RSU de votre université. Cela peut être le cas des employés contractuels qui ne nourrissent peut-être pas de sentiment d’appartenance envers l’université qui les emploie. Cela peut aussi être le cas des enseignants qui reçoivent un salaire peu élevé qu’ils doivent compléter en acceptant d’autres tâches et fonctions : ils manqueront probablement de temps pour s’impliquer dans une démarche RSU si cela leur donne une charge de travail supplémentaire. Enfin, il peut s’avérer difficile pour une université d’offrir des formations de qualité et de contribuer à la recherche dans la mesure où son corps enseignant n’est pas formé adéquatement.

Comment faire face à ces défis et obstacles?
Ces défis et obstacles sont loin d’être insurmontables. Découvrez comment y faire face ci-dessous :

De nombreuses initiatives de RSU n’engendrent pas de coûts supplémentaires et peuvent même participer à la réalisation d’économies substantielles. Par exemple, une politique visant à réduire les dépenses énergétiques de l’université peut contribuer à la réduction de sa facture en énergie. De même, une démarche de RSU solide contribuera à la réputation de l’université, ce qui pourrait se traduire par un accroissement du nombre de demandes d’admission, du nombre d’étudiants inscrits et des revenus de l’université.

Il convient également de préciser qu’une démarche de RSU peut être entreprise sans le soutien immédiat de toutes les catégories d’employés. En cernant les besoins des membres de votre université et en comprenant ce qui peut les intéresser dans sa démarche de RSU, il est possible de les inciter à y participer de façon bénévole.

De plus, les pratiques qui figurent au plan d’action de l’université peuvent être concrétisées au fur et à mesure, en commençant pas les plus simples, les plus économiques ou les plus rapides à réaliser. Il n’est pas question de devenir une université exemplaire en une année! Il vaut mieux bâtir peu à peu sur des acquis solides en visant une amélioration continue. L’essentiel est d’obtenir l’adhésion du plus grand nombre pour ancrer le développement durable dans l’ADN de l’université, allouer judicieusement des ressources à la démarche RSU de l’université et initier de nouvelles collaborations, toutes ses parties prenantes pouvant trouver un intérêt à s’investir pour atteindre les ODD.

Il est recommandé d’anticiper les résistances qui pourraient survenir lors de la mise en place des pratiques de RSU de votre plan d’action. Avant de chercher à implanter ces pratiques, réfléchissez aux moyens de les engager pour y faire face de manière à bien évaluer leur potentiel de succès.

Plusieurs des acteurs de la sphère d’influence de l’université peuvent devenir des alliés et aider à entamer une démarche de RSU. Vous aurez donc intérêt à les identifier et à déterminer de quelle façon les convaincre de vous aider. Trois catégories d’acteurs sont à privilégier: les associations étudiantes, les universités et les acteurs de la coopération.

Les associations étudiantes représentent les étudiants de l’université, lesquels sont directement concernés par la plupart de ses initiatives de RSU et peuvent donc aider à leur implantation. Tel est le cas des initiatives visant le recyclage, le transport en commun ou encore l’accès à l’eau potable. Ensuite, ces acteurs seront les destinataires de plusieurs politiques de RSU de l’université : les impliquer dans l’élaboration de ces dernières contribuera à leur efficacité. De même, les associations étudiantes sont souvent à l’origine de politiques qui relèvent de la RSU, liées par exemple à la protection de l’environnement, à l’accès aux soins de santé, à la promotion de la diversité : soutenir ces initiatives contribuera à leur succès. Finalement, les étudiants peuvent être impliqués avec profit dans la démarche RSU de l’université en assistant son responsable du développement durable ou en s’investissant dans ses services à la collectivité : leur permettre de réaliser des stages et les encourager à réaliser des recherches pour aider à répondre aux enjeux de la communauté en échange de crédits, d’une bourse ou d’un certificat d’implication peut participer à concrétiser une démarche de RSU.

Les universités en Asie Pacifique et partout à travers le monde partagent des enjeux similaires en ce qui a trait à la compréhension et à l’implantation de la RSU. S’allier à cette catégorie d’acteurs sous la bannière d’une organisation telle que l’AUF ou participer à des évènements consacrés à la RSU peut être l’occasion d’échanger sur les meilleures pratiques en matière de RSU.

Il en va de même pour les acteurs de la coopération qui cherchent aujourd’hui à inscrire leurs activités dans les ODD et qui offrent dans cette perspective des occasions de financement pour publier des ouvrages, mener des recherches ou encore organiser des activés de sensibilisation et de diffusion. S’allier à ces acteurs peut contribuer à la solidité et à la pérennité de la démarche RSU de l’université.

Pour opérationnaliser cette stratégie de mise en œuvre en cinq étapes, il est fortement recommandé d’engager une personne qui sera chargée à temps plein de la démarche RSU de votre université et qui pourra en parallèle apprendre sur les meilleures pratiques dans le domaine, par exemple en se rendant à des évènements sur la RSU. Cette personne devra être en mesure de communiquer avec chacun des services de l’université et à l’occasion, d’en réunir les représentants pour réfléchir à la mise en œuvre des pratiques envisagées et aux ressources pouvant être mobilisées en ce sens. Même si, au début, le mandat peut être confié à une personne en plus de ses autres tâches ou sans rémunération, il est essentiel de formaliser cette nouvelle responsabilité à travers un poste rémunéré et exclusivement dédié à la RSU, bénéficiant d’un accès direct à la haute direction.